Comme beaucoup de villages au alentours de Méru, Berville participa à la fabrication des boutons en Nacre et fut une grosse activité local. Il est pas rare de retrouver des vestiges de cette époque dans nos chemins ou jardins par des débrits de coquillages.
Au début du XXème siècle, la petite ville de Méru, dans l’Oise, est déjà considérée comme la capitale de la nacre. Cette localité, située à 50 km au nord de Paris, est dès le XVIIème siècle un lieu d’intense activité tablatière, c’est-à-dire de fabrication d’objets de petite taille en matière organique. Les paysans des campagnes alentour exercent alors à domicile les mois d’hiver lors des saisons agricoles défavorables. Ils fabriquent des objets luxueux en os, ivoire, écaille, ébène et surtout nacre. La demande concerne tout autant des éventails, carnets de bal, dominos que de simples boutons. Il faut dire que le sous-sol de la région regorge de traces de coquillages exotiques : troca indonésien, burgau de Singapour, haliste du golfe du Mexique… Les paysans trouvent ainsi dans la tabletterie un travail de complément fort utile.
L’essor capitaliste du XIXème siècle va entraîner une explosion de l’emploi dans ce secteur avec la croissance du marché de la mode et du vêtement de luxe : 4.000 salariés en 1800, 7.400 en 1855 et jusqu’à 10.000 en 1914.